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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 15:54
 

C'est une femme totalement méconnue du grand public. J'ai approché ce personnage hors du commun alors que j'étais une petite fille. Ma passion pour l'histoire m'avait valu de recevoir en cadeau la collection "Il était une fois l'histoire" en BD, et en lisant ses "faits d'armes", j'avais été impressionnée. Aujourd'hui, habitant Montauban, ville de naissance de cette femme de lettre et féministe avant l'heure, auteure de la "Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne", il me semble opportun de vous la présenter.

 

Marie-Olympe-de-Gouges.jpg

 

Marie Gouze est née à Montauban, le 7 mai 1748. Ses premiers pas dans la vie l'amènent déjà à douter de la place que l'on accorde à la femme en ce XVIIIème siècle. Elle fût la fille illégitime d'un boucher, et fût mariée à un parisien qui décéda peut après la naissance de leur fils. Marie ne se remaria jamais, car elle considérait que le mariage était le "tombeau de la confiance et de l'amour".

 

Elle resta installée à Paris, et pris le nom d' Olympe de Gouges en fréquentant la Cours de 1770. Là, elle fit la connaissance du directeur d'une puissante compagnie militaire, qu'elle n'épousât pas, mais avec qui elle entretint une liaison jusqu'à la révolution.

 

De par son éducation bourgeoise, elle s'intégrât à merveille à l'élite parisienne, et s'intéressa à l'écriture, en fréquentant les salons littéraires de l'époque. Le théâtre devint son outils de prédilection, car, bien que fortement affilié aux arcanes du pouvoir, il servait de transmissions pour imposer quelques idées nouvelles. Elle montât sa propre troupe, ce qui lui permit de traiter des sujets qui lui tenaient à cœur. Et Olympe était une humaniste.

Ainsi, la pièce qui lui permit d'arriver à la notoriété fût un prétexte pour s'engager politiquement, et ainsi attirer l'attention sur les conditions de vie des esclaves noirs des colonies. Elle prit le risque de se voir embastillée, et ne fût sauvé que par ses protecteurs. Malgré de nombreux détracteurs, elle récidiva en 1790 avec la pièce "Le marché des noirs". Elle prend fait et cause pour la condition des esclaves, elle exprime son opinion ainsi : « L’espèce d’hommes nègres (...) m’a toujours intéressée à son déplorable sort. Ceux que je pus interroger ne satisfirent jamais ma curiosité et mon raisonnement. Ils traitaient ces gens-là de brutes, d’êtres que le Ciel avait maudits ; mais en avançant en âge, je vis clairement que c’était la force et le préjugé qui les avaient condamnés à cet horrible esclavage, que la Nature n’y avait aucune part et que l’injuste et puissant intérêt des Blancs avait tout fait ».

 

Elle continua à écrire des plaidoyers, prenant parti pour les opprimés. Elle écrivit de nombreux articles présentant des ébauches de réformes sociales. L'époque se vouait à la réflexion et elle fréquentait les salons philosophiques de personnalités comme le marquis de Condorcet, ou la comtesse de Beauharnais brillante femme de lettre. Tous était républicain, Olympe embrassa ce nouveau mode de pensée qui défendait la monarchie constitutionnelle.

 

Cependant, elle restera dans l'histoire pour ses prises de paroles défendant les femmes, qu'elles considéraient comme tout à fait "capables d’assumer des tâches traditionnellement confiées aux hommes" en demandant "qu’elles fussent associées aux débats politiques et aux débats de société". Interpellant Marie-Antoinette sur le rôle de la femme, elle rédigeât La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, en complément de La déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Elle défendit la cause des pauvres, trouvant déplorable que certaines femmes accouchent dans de mauvaises conditions et entreprit de poser les bases de ce que nous appelons aujourd'hui la protection maternelle et infantile - et que nos chers gouvernants modernes s'escriment à éradiquer - et demandât la création de maternités. Elle prit position pour les populations en situation de précarité, en demandant la création d'ateliers nationaux pour les chômeurs, et de foyer pour les mendiants, jugeant inhumain de laisser les gens à l'agonie.

 

gougesemeute.jpg

 

Mais ses engagements, en pleine période de troubles que fût la terreur, ne lui attirèrent pas que de la compassion. Très au fait de la politique de son époque, elle s'en pris aux Montagnards et à la dictature qu'ils essayaient de mettre en place. Elle dénonçât la politique de Marat et Robespierre (instigateur même de la politique de terreur, qui visait à supprimer tout simplement les citoyens qu'il estimait être hostile à sa cause), ce qui lui valu d'être arrêté et condamné par le tribunal révolutionnaire le 6 août 1793. Le 2 novembre, elle fût condamné à l'échafaud.

 

Cette grande dame ne passa à la postérité que très récemment. Il est facile de deviner pourquoi. Son propre fils la renia publiquement, car ayant de haute fonction dans l'armée, il eut peur pour sa carrière. Il ne fût donc pas un vecteur de la pensée et de la cause de sa mère. Ayant été maintes fois discrédité et décrié, ses écrits et les progrès qu'elle a pu faire pour la cause sociale de tous les opprimés, ont été rayés de la mémoire du peuple, car, on le sait tous, ce sont les vainqueurs qui écrivent l'histoire. Il faudra attendre la fin du XXème siècle pour que son nom soit à nouveau cité en France, et ses écrits exhumés.

 

Aujourd'hui Olympe de Gouges est enfin reconnue comme une grande dame, et des lieux fleurissent, qui portent son nom. Mais sans curiosité de notre part, il est encore difficile de lui trouver une place dans la culture française. Ce fût pourtant une femme extraordinairement courageuse, qui se servit de sa notoriété et de sa condition aisé, pour essayer de changer la société. Il était temps qu'elle sorte enfin de l'ombre.

 

 

Sources :


https://fr.wikipedia.org/wiki/Olympe_de_Gouges

http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/PELLEGRIN/16435

http://www.histoire-en-ligne.com/spip.php?article154

http://suite101.fr/article/olympe-de-gouges-une-feministe-au-temps-de-la-revolution-a22993

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